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Antoine Ravez

BATUCADA 21/02/2018

20 Février 2018 , Rédigé par Antoine RAVEZ

BATUCADA 21/02/2018

Au début ce devait être quelques pétards puis, au fur et à mesure, cela devint de la mitraille suivie d’un grondement sourd, stoppé net  par le cri strident d’un « apito ».

 

A peine la clameur se leva  dans la rue, qu’elle fut étouffée par une autre salve, plus sournoise, presque chuchotant,  égrainant ses impacts cristallins comme des grêlons sur une tuile sèche.

 

Le tonnerre n’était pas loin. Sous le ciel sombre et soufré pointaient déjà quelques ciselures ponctuées de roulements caractéristiques, ceux-là même qui te prennent, te figent, te font trembler à l’idée d’être impacté.

 

Les éclairs zébraient l’espace puis se fragmentaient en pluie de grenailles ricochant sur la foule qui rampait comme un orvet luisant sur le macadam .

 

L’hallucinant devenait maitre.

 

Assommés par les percussions incessantes, les processionnaires convulsaient sous  l’arythmie : de hi, de han, de clacs, de sifflements, de redondances animales, harangués de cris de singe qu’hurlaient les « cuicas », grelottants sous les « shakers », parcourus du frisson grisant des « caïxas », épuisés par la  tachycardie frénétique des « tamborims » .  Seul dans ce vacarme, Les « agogos »  tintinnabulaient sereins en quête des mélodies égrainées sans relâche par les « Cavaquinhos » sous le joug souverain de la claire « répinique ». 

 

Dans ce fatras tentaculaire, chacun devenait membre.

Les bras levés comme en prière, leurs épaules tremblaient d’envies, leurs poitrines suffoquaient de désirs plus intenses, pénétrant le ventre jusqu’à l’extase, bercé de hanches ondulantes  glissant leurs jambes nacrées de soleil sur un tapis d’asphalte suffocant.

 

Comment fermer ses yeux convulsés de stupeur ou l’ombre et la lumière s’acoquinent en cœur pour confondre les verts, les bleus, les rouges, les jaunes, les orangés enrubannés  d’étoupe, serpentins de bonheur liant cette effusion de couleurs d’harmonies atypiques.

 

Croyez bien qu’à cette heure il n’est plus de raison, quand la cadence dicte ses propres conventions.

 

Ainsi, seul importe le rythme  pour conjurer l’outrance, qui vous livre en transe à cette galaxie où rire,  joie et fantasmes n’ont de scène qu’aux vibrations précises de la Batucada.

 

Bien cordialement.

 

Antoine RAVEZ .  02 2018

 

 

P.S. De toutes ces Carnavals il m’est d’autre requête que leur trouver cimaises pour vous les exposer...

 

 

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