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Antoine Ravez

carnaval

3 / CARNAVAL

12 Mars 2015 , Rédigé par Antoine RAVEZ Publié dans #Vidéo, #Carnaval

 

 

Ça chante, ça crie, ça bouge, ça rue.

Ça avance, ça recule, ça t'attire, te repousse,

ça t'entraine à plus tard.

Ça va, ça vient, ça monte, ça descend,

ça vire, ça tangue, de partout ça chahute.

Le temps n'est plus qu'un grouillement épars.

Soudain, le silence, comme un cri suspendu,

fige la foule. Le temps n'est plus..., évanoui.

Et puis ça pétarade, ça gesticule, ça s'agite, se trémousse. Çà rebrousse, ça retrousse, ça balade les mains. Çà chante, ça crie, ça rue, ça repart dans un foisonnement bigarré de costumes improbables.

Ça y est ! J'y suis, je comprends !

L'œil a pris le dessus de mes oreilles gourdes. je griffonne frénétiquement, ça et là, des masses globales, des silhouettes sans logiques, des points qui te regardent, des virgules qui sourient.

Pas le temps, on verra plus tard.

J'enregistre dans ma tête ce balai qui défile, et note les couleurs qui saturent ma rétine.

Plus de temps, c'est fini et j'aurai beau shooter des dizaines de photos rien ne pourra mieux dire ce que mes yeux m'ont dit.

Trop myope, je suis incapable de reconnaitre tel ou tel dans la foule mais je sais que mon œil intuitif sélectionne et grave les couleurs de mes ressentis.

On entre pas en carnaval comme dans un moulin.

Pour un tel sujet j'ai besoin de repères presque ethnologiques pour comprendre les agissements de la foule.

Je me souviens des heures passées au musée du carnaval et des costumes de Rottweil..

Ce fut un temps précieux occupé à dessiner les masques en bois polychrome, à déchiffrer les déguisements singuliers de la forêt noire, à me nourrir de ses légendes.

Ce travail initiatique a facilité mon approche du carnaval et des carnavaleux: de Bâle, Binche, de Rothenbourg, de Dunkerque, et de nombreuses autres places qui hantent encore aujourd'hui mon chevalet .

Partout et jusque dans les Pyrénées, j' ai retrouvé les mêmes légendes, les mêmes monstres issus de la forêt, les mêmes affrontements de villages ou de quartiers, le même goût de la transgression initiatique entre: générations ou classes sociales, le même besoin de dérision pour conjurer le sort à la fin de l'hiver..., la même humanité.

" Le Monde est ce qu'il est t'aurais tort de dire ..."

Antoine Ravez.

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